Extrait: Chapitre 1 LES ENFANCES DE TRISTAN Seigneurs, vous pla?-il d'entendre un beau conte d'amour et de mort ? C'est de Tristan et d'Iseut la reine. ?outez comment ?grand'joie, ?grand deuil ils s'aim?ent, puis en moururent un m?e jour, lui par elle, elle par lui. Aux temps anciens, le roi Marc r?nait en Cornouailles. Ayant appris que ses ennemis le guerroyaient, Rivalen, roi de Loonnois, franchit la mer pour lui porter son aide. Il le servit par l'?? et par le conseil, comme e? fait un vassal, si fid?ement que Marc lui donna en r?ompense la belle Blanchefleur, sa soeur, que le roi Rivalen aimait d'un merveilleux amour. Il la prit ?femme au moutier de Tintagel. Mais ?peine l'eut-il ?ous?, la nouvelle lui vint que son ancien ennemi, le duc Morgan, s'?ant abattu sur le Loonnois, ruinait ses bourgs, ses camps, ses villes. Rivalen ?uipa ses nefs h?ivement et emporta Blanchefleur, qui se trouvait grosse, vers sa terre lointaine. Il atterrit devant son ch?eau de Kano?, confia la reine ?la sauvegarde de son mar?hal Rohalt, Rohalt que tous, pour sa loyaut? appelaient d'un beau nom, Rohalt le Foi-Tenant ; puis, ayant rassembl?ses barons, Rivalen partit pour soutenir sa guerre. Blanchefleur l'attendit longuement. H?as ! il ne devait pas revenir. Un jour, elle apprit que le duc Morgan l'avait tu?en trahison. Elle ne le pleura point : ni cris, ni lamentations, mais ses membres devinrent faibles et vains ; son ?e voulut, d'un fort d?ir, s'arracher de son corps. Rohalt s'effor?it de la consoler : ?Reine, disait-il, on ne peut rien gagner ?mettre deuil sur deuil ; tous ceux qui naissent ne doivent-ils pas mourir ? Que Dieu re?ive les morts et pr?erve les vivants !... ?Mais elle ne voulut pas l'?outer. Trois jours elle attendit de rejoindre son cher seigneur. Au quatri?e jour, elle mit au monde un fils, et, l'ayant pris entre ses bras : ?Fils, lui dit-elle, j'ai longtemps d?ir?de te voir ; et je vois la plus belle cr?ture que femme ait jamais port?. Triste j'accouche, triste est la premi?e f?e que je te fais, ?cause de toi j'ai tristesse ?mourir. Et comme ainsi tu es venu sur terre par tristesse, tu auras nom Tristan. ?harles Marie Joseph B?ier, n?le 28 janvier 1864 ?Paris 6em et mort le 29 ao? 1938 au Grand-Serre dans la Dr?e, est un philologue romaniste fran?is, sp?ialiste de la litt?ature m?i?ale.D'origine bretonne, il passe son enfance ?La R?nion, puis devient professeur de litt?ature fran?ise du Moyen ge. Il publie de nombreux textes m?i?aux en fran?is moderne, tels que Tristan et Iseut (1900), La Chanson de Roland (1921), les Fabliaux (1893). Il est ?u membre de l'Acad?ie fran?ise en 1920.
Author: Joseph Bedier, G-Ph Ballin |
Publisher: CreateSpace Independent Publishing Platform |
Publication Date: Jan 14, 2016 |
Number of Pages: 182 pages |
Language: French |
Binding: Paperback |
ISBN-10: 1523411309 |
ISBN-13: 9781523411306 |