le "label" éthologie humaine est aujourd'hui totalement dénaturé et recouvre des travaux et des pratiques qui en sont très éloignés, essentiellement les déclinaisons du comportementalisme de type béhaviorisme pavlovien.Or l'éthologie est d'abord une étude des comportements naturels.L'auteur, titulaire d'une thèse dès 1978 en éthologie humaine, en rappelle ici les bases et les fondements théoriques.l'éthologie humaine se heurte depuis ses origines à un mur d'incompréhension, car elle n'est pas une nouvelle théorie, une élucidation, ou une révélation; c'est un regard différent sur l'évidence d'une réalité qui reste impensée. Car chacun est éthologiste, naît éthologiste, sans avoir conscience du fossé qui sépare le vécu, qui est câblé, programmé, ressenti, et l'exprimé, qui est filtré, transformé, et symbolisé.Notre espèce auto-proclamée supérieure a besoin de l'"animal" (l'animot de Derrida) pour se définir en tant qu'espèce singulière. Et son statut d'"animal symbolique" lui confère une apparente toute-puissance mentale.Pourtant l'éthologie animale, et plus généralement l'évolutionnisme darwinien, nous rappelle à notre condition première d'être vivant, biologique, de mammifère, de primate, qui n'échappe ni à son statut ni à son phénotype comportemental, dans un quotidien culturel symbolisé. C'est probablement dans les premiers temps de l'ontogenèse qu'on le perçoit le mieux, et c'est d'ailleurs avec l'Attachement que l'éthologie humaine est née.A l'observation objectiviste de l'éthologie animale, se substitue une éthologie "subjectiviste" de ses semblables, que chacun pratique consciemment ou non.Le langage, les codes, font illusion, diversion; on ne "voit" plus le comportement, il faut donc l'écouter et le décrypter. Le langage, dans la palette de ses fonctions, sert pourtant des buts déterminés et constants; c'est la "conversation", échange verbal spontané et naturel, qui sert d'unité de base à la démarche éthologique et à l'analyse de la pragmatique du langage, elle est la base du lien social, on a pu en faire l'équivalent humain du "grooming" des singes car si l'épigenèse peut modifier certains aspects formels des liens sociaux, la parole reste un mode de communication qui sert les mêmes finalités déterminées des comportements à motivation (besoins fondamentaux, nutritionnels, sexuels), les émotions, et la dominance.Ce dernier aspect est volontiers contesté et occulté dans la perception du quotidien, alors qu'il ne peut être nié dans l'organisation sociale, où il est redoublé d'une hiérarchie symbolique, la pyramide du pouvoir.Ni le symbolisme, ni la culture au sens large, ne sont propres à l'homme; mais ces aspects chez lui ont recouvrent l'ensemble de ses conduites, et l'éthologie seule se pose la question de leur intrication.
Author: Dominique GODARD |
Publisher: Independently published |
Publication Date: May 23, 2018 |
Number of Pages: 340 pages |
Language: French |
Binding: Paperback |
ISBN-10: 1982980079 |
ISBN-13: 9781982980078 |