Parij

Fin de la Seconde Guerre mondiale. Paris est divis?e. Son histoire, c'est celle de Berlin. Saint-Sulpice ? l'Ouest, Montmartre ? l'Est. L'uchronie pour peindre la Ville lumi?re aux couleurs du totalitarisme. Depuis que les Russes en ont pris le contr?le, Parij, puisqu'il faut d?sormais la nommer ainsi, survit au rythme de la surveillance et des purges. L'ensemble du territoire est ?troitement contr?l? par la froide administration du Num?ro Un et il faut d?ployer des tr?sors d'ing?niosit? pour communiquer d'une extr?mit? de la ville ? l'autre. Bernard Neuvil, espion ? l'Est affect? ? la direction de la cellule politique des Postes, en sait quelque chose: c'est ? son oeil aguerri qu'a ?t? confi? le quotidien ?pistolaire de Romain Morvan, ?crivain nob?lis? et de Clara Banine, violoniste de renom. Le r?gime en place soup?onne l'auteur de travailler ? son grand roman , celui qui ridiculisera le pouvoir et prendra ses quartiers au panth?on des oeuvres immortelles.
Neuvil intercepte chaque lettre, lit, amende avec l'aide d'un scribe graphologue, brouille les pistes. Dans son voyeurisme, son trouble - pour la beaut? de Clara, pour l'intelligence de Morvan, pour l'?clat de l'?change entre les deux amants qu'il prot?ge -, il perdra de vue son statut et n?gligera le d?vouement au Parti, glissant vers la dissidence. Enfin, lui qui doutait de l'existence d'un manuscrit de Morvan finira par endosser le r?le de passeur, bien d?cid? ? prot?ger les 1 200 pages st?nocrypt?es...
Dans l'?pilogue de ce roman c?l?brant l'uchronie comme pr?texte d'une r?flexion sur le r?le politique de la litt?rature, et de la cr?ation plus g?n?ralement, on apprend que le Mur a c?d?.

La litt?rature aujourd'hui, d?plore dans sa pr?face ?ric Faye, est un produit ?gal ? tout autre produit . Parij prouve pourtant que ces mots d'Efim Etkind ne sont pas vains: La mise sous les verrous d'un roman est la plus haute distinction que le pouvoir d'?tat puisse d?cerner ? une oeuvre litt?raire.