Nahui Olin: Métapostmoderniste, révolutionnaire, femme de lettres et artiste.

Mais que dis-je ? Je suis et je ne suis pas heureuse, pourquoi ? Je ne suis pas heureuse parce que la vie n'a pas ?t? faite pour moi, parce que je suis une flamme qui se d?vore elle-m?me et que rien ne peut l'?teindre; parce que je n'ai pas v?cu librement la vie avec le droit de jouir des plaisirs et que j'ai ?t? destin?e ? ?tre vendue ? un mari, comme dans l'antiquit? on vendait des esclaves. Malgr? mon ?ge, je proteste d'?tre sous la tutelle de mes parents.

?dition avec Photos.

Il y a cent ans, au Mexique en mille neuf cent vingt, naquit l'histoire passionn?e d'une femme tr?s sp?ciale et diff?rente des dames de son ?poque: Nahui Olin. Diego Rivera, Tina Modotti, Pita Amor, Jos? Vasconcelos, Edward Weston, des politiciens, des artistes, des puritains furent t?moins de la vie de cette ?crivaine, peintre et mod?le qui ?branla la soci?t? mexicaine avec des photographies artistiques de ses nus.

Elle ?tait la fille du controvers? G?n?ral Manuel Mondrag?n, auteur de la Decena Tr?gica dans notre pays. Le c?l?bre peintre et volcanologue, le Dr Atl, se noya dans la mer de ses yeux verts, et tous deux firent du Couvent de la Merced le foyer de leur passion ardente et d?brid?e. Ses lettres d'amour et de haine, les peintures qu'elle r?alisa avec ses partenaires posant nus, toute sa vie, nous parlent d'une femme brillante, diff?rente de celle que la soci?t? mythifia comme le "Fant?me du Correo Mayor".

Le pr?sent livre est une biofiction avec des photographies de Mar?a del Carmen Mondrag?n Valseca alias Nahui Olin. Des personnages comme Diego Rivera et Frida Kahlo, les r?primandes de sa m?re Mercedes Valseca face aux impulsions de Nahui Olin alors qu'elle n'?tait qu'une enfant, ainsi que des ?v?nements historiques au Mexique, nous aident ? d?couvrir le contexte dans lequel v?cut Nahui Olin.

Bien que plus de quatre d?cennies se soient ?coul?es depuis ce vingt-trois janvier mille neuf cent soixante-dix-huit, je ne suis pas morte. Je continue de me promener, terrible et sensuelle, dans les rues de ma ch?re Alameda. Belle, d'esprit libre, sans pr?jug?s ni poses, je reste moi-m?me: l'?rotisme qui a secou? la soci?t? mexicaine dans les ann?es mille neuf cent vingt. Le silence a r?prim? ma voix ? travers les ann?es, mais peut-?tre que cette cruaut? est motiv?e par la peur que mes puissants yeux verts ne consomment tout ? travers mon fid?le amant, le soleil. Mais maintenant, toi qui me lis ? travers ces lignes, assieds-toi ? mes c?t?s et laisse-moi te caresser avec mon histoire, qui commence un huit juillet mille huit cent quatre-vingt-treize...