Les gilets jaunes et la révolution: chronique d'un anachronisme

J'avais renonc? ? publier ces pages, parues en 2019 sur internet et disparues depuis, mais quand je vois le peu d'aplomb avec lequel une majorit? d'esprits affronte un ?tat de guerre qui les a pris au d?pourvu, je me sens oblig?, pour faire contrepoids ? l'influence qu'ils ont dans les m?dia, de les rendre de nouveau accessibles.
Une seconde raison est la frilosit? affich?e par une fraction qui se disait hier de gauche, qui refuse de voir que voter pour M?lenchon aux prochaines ?lections est la seule chance ? port?e de main d'inverser le courant du jour au lendemain - ce que n'ont pu faire les Gilets Jaunes en plus d'une ann?e de luttes.
Je ne suis partisan ni du vote tel qu'il se pratique en France aujourd'hui ni de l'Etat comme syst?me politique; le pr?sidentialisme n'est pas mon r?gime favori et M?lenchon n'est pas mon idole, ni son r?publicanisme ma r?f?rence th?orique. Mais avec sa victoire aux prochaines ?lections, il ne tient qu'? ceux qui auront vot? pour lui que la gauche ne soit - pour un temps - ce qu'ils en feront.
Une fois la droite battue, aucun chantage ne pourra nous emp?cher d'accorder nos points de vue pour mettre en place le nouvel ordre politique appel? par L'Avenir en commun; mise en place que j'ai anticip?e il y a trois ans en attirant l'attention sur la n?cessit? d'un Contrat social comme pr?alable ? toute Constitution.
Critique des impasses r?ciproques du n?olib?ralisme et du r?volutionnarisme, ces textes sont surtout un appel ? ce qui me para?t manquer le plus en politique: la s?r?nit? dans la r?flexion. En ce temps o? l'on entend exprimer moins de pens?e que de passions, ils sont inspir?s par un d?sir ? plus long cours: instiller la pens?e du seul principe qui puisse fonder une soci?t? juste: le non-droit de tuer.

Eyquem, 1er avril 2022