Po?ie des badins et des atrabilaires ― PO?ES GUILLERETS PO?ES GRINCHEUX: Anthologie r?r?tive illustr?

Virevoltantes chez Boileau, chagrines chez Du Bellay, vaudevillesques chez Feydeau, narquoises chez Corneille, pince-sans-rire chez Fourest, mordantes chez Scarron, ing?nieuses chez Marot, bougonnes chez Deschamps, d?cal?es chez Tr?zenik, d?sinvoltes chez Saint-Amant..., l'ironie, la grogne et la r?flexion se d?clinent ici en un kal?idoscope de fulgurances, nous dit Anny MARTINE-B. pour d?crire son dix-huiti?me ouvrage.
Voici donc un recueil de pi?ces guillerettes n?es d'humeurs espi?gles, de pi?ces grincheuses ?ject?es d'esprits bilieux ou acrimonieux, et de quelques pi?ces graves dont la profondeur nous ?branlera .
Ouvrage, comme tous ceux propos?s par l'auteure, abondamment annot? et comment?, enrichi d'int?ressantes r?f?rences, joliment illustr? (en noir et blanc), et r?dig? dans une police tr?s nette qui satisfait jusqu'aux yeux les plus fatigu?s.

N.B.: cette anthologie n'est PAS CON?UE POUR FOURNIR UNE ?TUDE DIDACTIQUE mais pour emporter dans de r?jouissants moments r?cr?atifs.

EXTRAITS:

Un malheureux cultivateur
Voulant terminer sa carri?re,
Deux fois, par Nicolas t?moin de ce malheur,
Fut retir? de la rivi?re.
Son affreux d?sespoir tente un nouvel effort:
Bien r?solu de se d?faire,
Il va se pendre sur le bord,
Et Nicolas le laisse faire.
- Eh quoi ! lui dit un passant d?bonnaire,
N'auriez-vous pu l'en emp?cher ?
- Tr?dam ! J'lons vu deux fois boire ? la grande coupe
Et deux fois ? la mort j'ons couru l'arracher;
Or, le sachant tremp? comme une soupe,
J'ons cru qu'il s'?tait l? mis expr?s pour s?cher.
CAPELLE
≈≈≈
Messire Dieu, pensif, se dit un beau matin:
L'homme d?cid?ment, ce paillard clandestin,
Commence ? pulluler terriblement sur terre;
Avant peu, le caillou dont il est locataire
Deviendra trop petit, s'il va de ce train-l?.
Je m'en vais tout ? l'heure y mettre le hol? !
[...]
TR?ZENIK
≈≈≈
Madame, quel est votre mot,
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a fait souvent la chose,
Ainsi, de la chose et du mot,
Pouvez-vous dire quelque chose.
Et je gagerais que le mot
Vous pla?t beaucoup moins que la chose !
[...]
LATTAIGNANT
≈≈≈
Un roi d'Espagne, ou bien de France,
Avait un cor, un cor au pied;
C'?tait au pied gauche, je pense;
Il boitait ? faire piti?.
Les courtisans, esp?ce adroite,
S'appliqu?rent ? l'imiter;
Et qui de gauche, qui de droite,
Ils apprirent tous ? boiter.
[...]
NADAUD
≈≈≈
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est am?re, et l'amour est amer,
L'on s'ab?me en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
[...]
MARBEUF
≈≈≈
[...]
C'?tait la mort, le coup supr?me.
Je gelais dans mes v?tements.
Sapristi, disais-je en moi-m?me,
Je vais attraper mal aux dents !
[...]
FEYDEAU
≈≈≈
Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront,
Ceux qui aiment l'honneur, chanteront de la gloire,
Ceux qui sont pr?s du Roi, publieront sa victoire,
Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront;
[...]
DU BELLAY
≈≈≈
Qui frappe l'air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ?
Est-ce donc pour veiller qu'on se couche ? Paris ?
Et quel f?cheux d?mon, durant les nuits enti?res,
Rassemble ici les chats de toutes les goutti?res ?
[...]
BOILEAU
≈≈≈
[...]
Aussit?t commence la f?te:
Fauvettes, merles et pinsons
M'assourdissent de leurs chansons
Et tourbillonnent dans ma t?te.
[...]
PONCHON