Du sang bleu dans l'ouest

Si la plupart des pionniers de la fin du 19e si?cle et du d?but du 20e si?cle atteignaient l'ouest du Canada la t?te pleine de r?ves, mais les poches vides, d'autres eurent la chance d'arriver d'Europe avec de larges sommes d'argent qui leur permirent de s'y ?tablir plus confortablement. Tel fut le cas d'un premier groupe d'aristocrates fran?ais qui s'installa ? partir de 1885 dans le sud de la province de la Saskatchewan.

Pour la plupart, anciens officiers de cavalerie, ils avaient quitt? la France ? cause des politiques anti-catholiques de l'?poque. Ils ignoraient que le meneur de leur groupe, un certain Rudolf Meyer, ?tait adepte des th?ories de Karl Marx. Les gens locaux les surnomm?rent « les comtes de Saint-Hubert , du nom de la paroisse qu'ils institu?rent sur les terres acquises.

Vu leurs ?checs dans l'?levage du b?tail, dans les cultures, les fermages, et les diverses entreprises commerciales qu'ils lanc?rent, ils rentr?rent tous en France.

Un second groupe d'aristocrates qui avaient d?missionn? de l'arm?e arriva dans le sud de la province de l'Alberta en 1904. L'ann?e suivante, alors que la loi « concernant la s?paration des ?glises et de l'?tat avait ?t? vot?e en France, ils fond?rent un village qu'ils appel?rent Trochu, ? une centaine de kilom?tres de la ville de Calgary. Ce nom venait d'Armand Trochu, meneur de leur communaut?.

Le village de Trochu ?tait en plein essor quand la Premi?re Guerre mondiale fut d?clar?e. Sans h?siter, ces anciens officiers retourn?rent tous se battre pour leur patrie. Les d?corations militaires et les L?gions d'honneur qu'ils re?urent feraient du village de Trochu la plus grande concentration de r?compenses militaires fran?aises de la Premi?re Guerre mondiale dans l'Ouest et peut-?tre de tout le Canada.